les Américaines! Poulet, truffes, foie gras
Quelle fête! Recevoir! Des américaines! Un 14 juillet! Et des philosophes aussi!
J'avais en tête toutes sortes de splendeurs, je voulais le meilleur, je ne sais pas moi, aller chercher les produits, cuisiner, patienter, donner, donner, donner: l'invitation faite aux Américaines a déclenché une manne de bonheur républicain en moi! J'étais fière du "liberté, égalité, fraternité", j'étais joyeuse tout simplement.
Suite à la lecture jouissive du "Goût et les mots" de Philippe Gillet, j'avais en tête les entremets du Moyen-Âge, ces édifices de victuailles somptuaires (cygne, porcelet, sanglier, paon), aux mises en scène spectaculaires délivrant des messages sur les opinions et la position du Seigneur qui recevait, et je crois que cette lecture a participé à mon envie de grandeur! Vous noterez que je ne suis pas à une contradiction près entre Seigneurs et Révolution: j'associe toute l'histoire cul par dessus chemise, pour une sorte de repas "sans-culotte mais avec culotte aussi", et zou, en voiture Simone!
Voilà à peu près ce que j'avais en tête:
La réalité s'est avérée plus prosaïque, mais peu importe: quel bonheur de se réjouir d'un dîner à venir!
J'ai racheté le foie gras congelé de la Saucisse que nous étions allés shopper à -50% au Monoprix lors des destockage de début d'année, et je l'ai fait comme à Noël, suivant la recette de Saveurs, dont je vous recopie ici ma transcription pour plus de praticité:
FOIE GRAS NATURE
Vous préchauffez le four à 160° soit un TH. 5-6.
Vous
dénervez le foie gras, vous le salez, le poivrez et le mettez dans un
pot de confiture. Vous arrosez d'un peu de vin doux, vous tassez un
peu, et vous refermez le couvercle: au bain-marie dans une casserole
pendant 5 minutes, puis vous coupez le feu, et poursuivez le bain-marie
au four pendant 7 minutes. Voilà, vous attendez que votre pot
refroidisse, et vous le mettez au frais pendant 12h, et à vous la
dégustation.
Le résultat est super bon, mi-cuit, et comme
c'est une recette sans chichi, je me suis fait plaisir en optant pour
un vin blanc de cuisine et en salant bien mon foie gras, non mais!
Résultat comme j'aime, très campagne, MIAM!
Décidément, c'est ainsi
que j'obtiens le foie gras que je préfère. Je l'ai servi avec des
figues fraîches, du pain de campagne grillé et un peu de mesclun,
vinaigrette balsamique. Encore une fois, il
était dense, goûteux, rustique et cependant profond: un
vrai foie gras! Certes, on perd plein de graisse avec cette technique de cuisson comparé à une cuisson au gros sel, mais la graisse n'est jamais vraiment perdue, vous verrez...
Ensuite...le livreur de truffes a encore frappé, regardez-moi ces splendeurs:
Quelle chance! J'avais
bien sûr en tête la poularde demi-deuil, mais quand j'ai consulté la
recette, elle m'a semblé un peu trop hivernale, alors j'ai simplifié et j'ai
gardé le massage/décollage de la peau de la volaille + généreux beurrage + glissage des
lamelles de truffes sous la peau.
Quelle bonne après-midi
passée à masser les poulets fermiers sur tout le corps, ouh ouh...C'est
pas si sensuel que ça en fait: avoir les mains sous la peau la
boursoufle et la fait bouger, on se croirait un peu dans un film de
Cronenberg mais bon, c'était bien sympa quand même!
Une des bêtes:
Et voilà avec quelle poigne je me saisis de la patte des malheureux au moment de les découper, non mais!
Là on a déjà les quatre
blancs, les sots-l'y-laissent et une cuisse (mais où sont passées les 3
autres?), la découpe touche à sa fin!
Pour information: cuisson des poulets 45 minutes à 220° (th.7)
Avec, j'avais fait du
gratin dauphinois: pas très "summer" mais Monsieur Guépard en
avait une fameuse envie!
Pour continuer le repas
dans un registre haut de gamme, les philosophes avaient apporté la
crème des fromages de la région: St Félicien et St Marcellin de chez
Cellerier, aux Halles de Lyon:
Comme tout le monde
partait en vacances juste après le repas (ou presque), je me suis
dévouée pour prendre les fromages qui restaient, trop dur!
Et en dessert, les Américaines avaient fait un délicieux tiramisu:
Quelle bonne soirée: on
a porté des toasts à la République en veux-tu en voilà, et on était
bien contents! On avait carrément l'impression d'être les dignes
héritiers des Lumières, rien que ça! Enfin, surtout après plein de vin
rouge!
Et vive la République!
PS: les assiettes n'ont
pas une présentation 4 étoiles, alors je ne vous les montre pas de trop
près: la présentation qui
tue viendra quand elle viendra!
PS2: Et attention, pour le concours casse-noix, c'est bientôt fini, c'est jusqu'au 15 août, minuit!
PS3: Ben, vive la République, enfin voyons!